20 millions d’américains souffrent des yeux secs. Un chiffre ahurissant, qui fait baver les groupes pharmaceutiques. Le marché est énorme pour celui qui découvrira la « formule magique », pour soigner les malades. Pourtant, après des années d’attente, on doit dire que le miracle n’arrive pas très vite. C’était sans compter sur une start-up américaine, qui vient de créer un implant tout droit sorti d’un film de science-fiction !
Collyres, gouttes et autres gels n’ont plus la cote !
Clairement, les traitements classiques ont vécu. Un peu trop sûrement. Les malades en ont plus que marre, de se voir prescrire quelques gouttes lorsqu’ils se tuent à dire à leurs médecins, que cela ne suffit pas.
Même le gel ophtalmique à la vitamine A et la ciclosporine, ne viennent parfois pas à bout du problème.
Ces traitements restent pourtant les plus souvent utilisés par la médecine et les malades, faute de mieux dans la panoplie médicale.
Un manque que le Dr. Michael Ackermann a bien entendu noté. Vous pouvez vous penchez sur un sérum physiologique pour les yeux si vous le voulez !
Stimuler directement les glandes lacrymales
Et si on prenait le problème à l’envers ? Les collyres ne font qu’amener, de l’extérieur, ces larmes que les malades ne parviennent pas à sécréter eux-même. Cette « béquille », ne permet pas de ré-apprendre à former soi-même des larmes.
C’est là qu’intervient l’équipe de OCULEVE, une petite société américaine dont le personnel a plutôt un bon pedigree. En effet, son fondateur est un ancien du Stanford Biodesign Program, le Dr. Ackermann.
Il a observé des centaines de malades, parlé avec les thérapeutes et imaginé un petit implant, que l’on pourrait placer soit dans la cavité nasale, soit sous la peau de la paupière. Ce dispositif peut stimuler électriquement les glandes lacrymales, de façon indolore et les pousser à fabriquer des larmes !
L’appareil peut être télécommandé grâce à un système sans fil. En cas de sécheresse oculaire grave, lisez l’article sur la vitamine A Dulcis !
Des tests et expérimentations encourageants
Des essais ont déjà été conduits grâce à une importante levée de fonds. 7,6 millions de dollars ont d’abord été injectés par des investisseurs en 2012, puis, une seconde levée de 16,6 millions a été faite en 2014.
Ces sommes sont censées permettre de financer les tests nécessaires à la validation du produit, auprès des différents organismes de validation (FDA etc.).
Le traitement miracle tant attendu ?
Ce petit implant sera t-il la révolution médicale tant espérée par les malades ? Peut-être. S’il est un peu tôt pour le dire, une chose est sûre, le produit de la société OCULEVE est à suivre de près !
57% de larmes en plus !
Une fois n’est pas coutume, c’est d’un journal indien, NDTV.com (New Delhi Television) que je tire cette nouvelle information sur l’implant utilisé pour soigner les yeux secs.
Comme je l’avais déjà expliqué dans mon précédent article, le journal reprend la description de l’implant, à savoir un petit dispositif de 16 mm de long, 3- 4 mm de large et 1 – 2 mm d’épaisseur. Celui-ci a été implanté juste sous la glande lacrymale inférieure de lapins, servant aux tests médicaux.
L’appareil pouvait être activé à distance et les résultats ont été très positifs, puisque la sécrétion de larmes a augmenté d’environ 57% !
Stimuler la voie neuronale pour une meilleure efficacité
Daniel Palanker, Professeur à l’Université de Stanford (USA), a d’ailleurs partagé sa surprise de constater que le dispositif pouvait également servir à stimuler la voie neuronale afférente et provoquait une réponse plus durable et efficace.
En un mot : Non seulement la glande lacrymale était stimulée, mais également une partie du système nerveux. Le résultat était alors bien meilleur qu’espéré.
Les larmes « provoquées » sont-elles de bonne qualité ?
Provoquer la sécrétion de larmes, c’est bien, mais ces dernières sont-elles de bonne qualité ? Peuvent-elles remplacer efficacement les larmes naturellement sécrétées par l’organisme, sachant que toutes n’ont pas la même composition chimique et donc, pas les mêmes « vertus ».
C’est la prochaine étape que les chercheurs devront franchir, en analysant les larmes sécrétées grâce à l’implant, afin d’en vérifier la composition (volume, quantité de lipides, de protéines etc.).
Le Professeur souhaiterait voir le dispositif sur le marché dès l’année prochaine et dans l’attente, l’équipe continue à l’améliorer et à rendre la réponse du corps encore plus efficace à la stimulation.
L’étude complète a été publiée dans le Journal of Neural Engineering.
La preuve en est que la science évolue très rapidement avec cette vidéo :